Viande or not viande?

Mercredi dernier, l’excellente émission « 90′ enquêtes » était sur le thème « Tromperies et intoxications alimentaires: les nouveaux scandales de la viande. »

Élevages et abattages industriels condamnables

Tous les abus sont déplorables: élevages en surnombre, défaut d’hygiène, cruauté, …. mais tous ces défauts ont toujours existé. Même mes arrières-grands-parents parlaient déjà du voisin qui traitait cruellement ses bêtes, ne rentrait pas ses vaches quand il faisait mauvais, ne les lavaient pas régulièrement. Il n’y a pas si longtemps, il y avait aussi des chiens de ferme qui passaient leur vie enchaînés. On peut aussi parler des corps de ferme à l’hygiène douteuse, voire des femmes et des enfants battus à l’abris discret de la cour de ferme.

Tout cela est dans la même logique et doit être fermement combattu. D’autant plus que la pression financière ainsi que l’anonymisation des grands groupes fait le lit de ces dérives.

Viande or not viande?

Première réaction: le rejet

Les collectifs de femmes battues dénoncent -à juste titre- l’enfer que certaines femmes peuvent subir. Et quand on voit ces reportages, on se sent démuni: que pouvons-nous faire, à notre échelle pour faire cesser ces cas? Doit-on pour autant refuser en bloc toute cohabitation homme-femme? Cela fera-t-il avancer la cause des femmes battues?

Dans un autre registre, on ne peut qu’être ému en voyant la façon dont les élevages industrielles et certains sadiques traitent les bêtes. Mais faut-il pour autant refuser en bloc toute viande animale? Nier notre condition d’animal dans la grande chaîne alimentaire fera-t-il avancer la cause animale?

C’est pour cette raison que refuser en bloc tout produit animal me semble non seulement extrême, mais aussi totalement inutile.

Et c’est aussi sans compter le fait que l’extrémisme n’est bon ni pour l’être humain, ni pour notre planète.

  • Ce n’est pas bon pour l’être humain comme le montre bien le reportage:. Pour être sûr de rester en bonne santé sans consommer de viande, ni de produits d’origine animale, il faut se soumettre à une prise de sang annuelle, et prendre des compléments alimentaires quotidiens (donc subventionner l’industrie pharmaceutique au passage). Alors qu’un être humain omnivore, qui consomme de tout avec modération peut estimer absorber tout ce qui lui faut pour rester en bonne santé.
  • Ce qui vient de loin pollue plusCe n’est pas bon pour la planète parce qu’il nous faut bien trouver des succédanés à ces produits animaux dont nous avons besoin. Nous allons par exemple exploiter les algues pour remplacer la gelée de porc. Ou avoir recours au pétrole (tissu polaire, plastique) pour remplacer la laine d’origine animale ou le cuir. La recherche de produits de remplacement se fait aussi parfois au détriment d’une plus grande pollution car venant de loin comme par exemple le beurre de coco pour remplacer le vrai beurre.

 Seconde réaction: le discernement

Toute dérive doit être condamnée. Alors comment faire changer les choses? En achetant avec discernement:

  • Consommer modérément. On sait maintenant que manger de la viande à tous les repas est excessif pour notre cholestérol et pour la planète. Mais il y a un moyen terme entre 2 fois par jour et rien du tout. On peut par exemple commencer par structurer son menu autour des légumes et non de la viande comme c’est le cas dans la tradition gastronomique française. Je sais c’est difficile, mais possible.
  • Sortir de la pensée binaire: Soit on est « protéines animales », soit on est « protéines végétales ». On apprécie d’autant plus chaque option et elle nous est d’autant plus profitable qu’elle n’est pas obsessionnelle.
  • Choisir la viande que l’on achète. Puisque l’on en consomme moins, on peut se permettre de mettre un peu plus cher. Une production locale en bonne santé, respectueuse du bien-être animal, est la meilleure preuve que les pratiques de l’industrie agro-alimentaires ne sont pas inévitables pour nourrir tout le monde.
  • Écarter au maximum la charcuterie du quotidien. La charcuterie bien rose comme nous la connaissons est obtenue en utilisant du sel nitrité, Ce dernier est fortement soupçonné de favoriser le cancer du colon. Nous ne devrions pas en avoir plus de 25gr par jour, ce qui correspond à 1/2 tranche de jambon!
  • Utiliser le juste produit à sa juste place.  Prenons l’exemple des moutons. Les moutons que nous connaissons ont un poil qui pousse sans discontinuer. Si on ne le coupe pas, il s’étouffe sous son propre volume. Dans ce cas, pourquoi ne pas en profiter pour avoir chaud, au lieu d’exploiter à outrance le pétrole?

 

Alors viande or not viande?

Avoir une attitude nuancéeEn cela comme en tout, je suis pour le juste milieu:

Oui, il faut traiter sans cruauté et avec bonté les animaux.

Non cela ne sert à rien de se priver de ce qui fait une partie de notre nature en refusant de manger tout produit d’origine animal. Au risque de mettre notre santé en danger.

Pourquoi? Parce que ce n’est pas ainsi que l’on parviendra à faire en sorte que les animaux soient mieux respectés.  C’est comme ouvrir toutes les cages de lapins qui ont toujours vécus en captivité, nourris par l’homme. Certes, ils ne seront pas consommés par l’homme, mais ils seront incapables de prendre soin d’eux-mêmes, ils finiront mort de faim, ou écrasés sur une route, ou sous la dent d’un autre prédateur.  Donc la mesure aura été inefficace par rapport au but recherché.

Laisser un commentaire